La Banque nationale suisse (BNS), en abolissant le taux-plancher entre Franc et Euro, trouble son monde. Applaudissements et critiques se croisent. Johann Schneider-Ammann (Economie, Formation, Recherche), Eveline Widmer-Schlumpf (Finances) et le Conseil fédéral dans son ensemble se rangent plutôt dans le camp optimiste. Des personnalités comme Serge Gaillard (Administration fédérale des finances) ou Beat Kappeler (expert-chroniqueur souvent inclassable) s’y joignent. A les entendre, la décision de la BNS, à long terme, devrait être bénéfique. D’autres, comme le Conseiller d’Etat PDC valaisan Jean-Michel Cina ou certains acteurs de l’économie, sont plus alarmistes
Qui a raison ? Ces prochains mois seront décisifs. Délicat : ils se situent en pleine campagne pour les élections de 2015 (Parlement le 18 octobre, Conseil fédéral le 9 décembre). Mais la direction générale de la BNS – Thomas Jordan, Fritz Zurbrügg, Jean-Pierre Danthine (Andréa Maechler lui succède) – est nommée par le Gouvernement, non par le Peuple. Alors ?
Que se passerait-t-il en cas de conséquences négatives (chômage, etc.) ? Qui devrait-on sanctionner ? Johann Schneider-Ammann (libéral-radical) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) – Sages cités par certains pour une recomposition du Collège – doivent-ils s’inquiéter ? Les cinq autres – les deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), la PDC (Doris Leuthard), l’autre libéral-radical (Didier Burkhalter) et l’UDC (Ueli Maurer) – sont-ils hors d’atteinte ? Décidément, rien n’est joué.
Thomas Jordan (président de la Banque nationale), Johann Schneider-Ammann et Eveline Widmer-Schlumpf (Conseillers fédéraux). Photos © BNS/P. von Ah, Bundeskanzlei