Abandon de l’énergie nucléaire ! Le projet officiel butera-t-il sur des taxes d’incitation ? Eveline Widmer-Schlumpf – ministre des Finances – est au front. Doris Leuthard – Environnement, Transports, Energie – y est associée. Le Conseil fédéral appuie. Mais leur avant-projet d’article constitutionnel en faveur de taxes subit un accueil mélangé. Il vise d’abord le mazout et l’électricité. L’essence, elle, est déjà touchée par un financement routier. Ces taxes remplaceraient un système de subventions. Leur produit serait redistribué. Bref, on n’augmenterait pas la charge financière. C’est promis
Ce combat sera dur. Car la fiscalité écologique est parfois mal perçue (échec en 2000, refus de l’initiative des Verts libéraux ce 8 mars). Par ailleurs, la sortie de l’énergie nucléaire doit être consolidée. Seule est envisagée la mise hors service datée de certaines centrales (Mühleberg en 2019, Beznau en 2029-2031, mais délais acceptés pour Gösgen et Leibstadt). Et gare aux retournements !
Rappel ! Aucune centrale nucléaire, depuis 1984, n’est construite. Les chocs de Tchernobyl (Ukraine, 1986) et Fukushima (Japon, 2011) freinent. En 2011, la majorité de « centre-gauche » du Conseil fédéral amorce la sortie. Avec la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, on y voit les socialistes (Simonetta Sommaruga, Micheline Calmy-Rey, remplacée par Alain Berset). Sont en minorité : les libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et l’UDC (Ueli Maurer). Pour la sortie du nucléaire et ses taxes, les élections 2015 seront donc décisives (Parlement le 18 octobre, Conseil fédéral le 9 décembre). Car tout se tient.
Les Conseillères fédérales Eveline Widmer-Schlumpf et Doris Leuthard. Photo © Conseil fédéral suisse