Augmentons de 7 à 9 les Conseillers fédéraux ! Une commission du Conseil national, à 17 contre 7, fonce. Cela permettrait, selon sa majorité, de mieux représenter les communautés linguistiques. L’absence de la Suisse italienne, depuis le départ de Flavio Cotti en 1999, est déplorée. S’y ajoute le poids grandissant de la charge. Pour la minorité, à 9, on affaiblirait plutôt la capacité d’agir du Collège. Le Conseil fédéral, depuis 1848, est composé de 7 personnes
Au Parlement, le Conseil fédéral à 9 a une chance. L’absence de la Suisse italienne fait souci. Elle coïncide avec des relations Suisse-Tessin tendues (frontaliers, fiscalité, etc). La Ligue des Tessinois, dès 1991, les symbolise. Même le décès des fondateurs, Maspoli et Bignasca, ne la freine pas. Sur les 115 premiers Conseillers fédéraux, on voit sept Tessinois (Franscini, Pioda, Motta, Enrico Celio, Lepori, Nello Celio, Cotti) et un Romanche (le Grison Felix Calonder, 1913-1920). Avec 34 Sages, les francophones ont au moins une ou deux personnes (aujourd’hui, le Neuchâtelois Didier Burkhalter et le Fribourgeois Alain Berset). Les Alémaniques prennent le reste.
Face au peuple, ce sera plus dur. Seuls 19% des Suisses seraient favorables à plus de Conseillers fédéraux, 71 % refuseraient de changer (GFS, « Le Temps » du 5 août 2014). En 1900 et 1942, deux initiatives – favorables à un Gouvernement à 9 et à l’élection par le peuple – sont rejetées. Certains redouteraient : un renforcement peu souhaitable du président, un affaiblissement du système collégial. Dans un pays où l’on aime peu le pouvoir personnel, ce serait mal vu. Cela dit, même en Suisse, les temps peuvent changer.