Curieuse, la Suisse ? Le Conseil fédéral y serait aimé comme jamais en 15 ans. La cote de confiance du Gouvernement – inchangé depuis 2012 – affiche 61 % en novembre 2014 (GFS, « Bund » et « Tages-Anzeiger » du 25 avril 2015). Simonetta Sommaruga, Alain Berset, Doris Leuthard, Eveline Widmer-Schlumpf, Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann et Ueli Maurer y voisinent. Il y a là 2 socialistes, 1 PDC, 1 PBD, 2 libéraux-radicaux et 1 UDC. Mieux ! Le peuple suisse serait le plus heureux (Université de Columbia, New York, « Tribune de Genève » et « 24 Heures », 25-26 avril). Tout cela devrait pousser les Suissesses et les Suisses, aux élections fédérales 2015, à confirmer les équipes en place. Logique ?
Eh bien, ce n’est pas sûr. « A droite », les libéraux-radicaux et l’UDC progresseraient dans la plupart des cantons (« NZZ am Sonntag » du 26 avril). « A gauche », la bonne tenue d’ensemble des socialistes ne compenserait pas les soucis des Verts historiques. « Au milieu », les pertes pourraient dominer au PDC et au PBD, le ralentissement chez les Verts libéraux (élections cantonales récentes peu favorables). Conséquence : un virage à droite, esquissé par de précédentes analyses, se confirmerait. Bizarre ?
Bref, un Conseil fédéral aimé et un peuple heureux ne garantissent pas tout en démocratie. On peut même, si l’on y tient vraiment, « changer une équipe qui gagne ». Pour cela, les élections fédérales 2015 s’annoncent surprenantes. C’est le 18 octobre pour le Parlement, le 9 décembre pour le Gouvernement. Il pourrait y avoir du roulis – et du tangage.