Tenchio meurt à 99 ans. Héros italophone. Parlement cruel. Gare à 2015?

 

Ettore Tenchio, Grison de langue italienne et candidat malheureux au Conseil fédéral, meurt à 99 ans. C’est une victime célèbre. En 1962, le Sage Jean Bourgknecht, PDC et Fribourgeois, est très malade. Il faut le remplacer. Ettore Tenchio, président du parti, est une figure influente. Son groupe le propose comme candidat officiel. Mais le Parlement lui préfère le Valaisan Roger Bonvin. C’est un choc.

 

Mise en garde pour les élections fédérales 2015 ? Elu le 18 octobre, le nouveau Parlement forme le Gouvernement le 9 décembre. Aucun des 7 Sages ne fait mine de se retirer. Le Collège est le même depuis 2012. Mais le Parlement peut être cruel. Il lui arrive de ne pas réélire des Sages. Voyez la PDC Ruth Metzler en 2003 ou l’UDC Christoph Blocher en 2007. Parfois, il écarte des candidats officiels. Comme le PDC Bonvin, plusieurs Sages élus sont des « outsiders ». Prenez le socialiste Tschudi en 1959, le socialiste Ritschard, le PDC Hürlimann et le radical Chevallaz en 1973, le socialiste Stich (Lilian Uchtenhagen non élue) en 1983, l’UDC-PBD Samuel Schmid en 2000, l’UDC-PBD Eveline Widmer-Schlumpf (Blocher non réélu) en 2007. Le 9 décembre 2015 sera-t-il plus doux ? N’y comptons pas trop.

 

Pour la Suisse italienne, l’échec d’Ettore Tenchio en 1962 est une déception. Mais, en 1966, elle prend sa revanche avec le radical Nello Celio. En 1986, ce sera avec le PDC Flavio Cotti. Depuis 1999, c’est le vide. Avant eux, cinq premiers Sages italophones – Franscini, Pioda, Motta, Enrico Celio et Lepori (2 radicaux et 3 PDC) – siégeront. C’est vrai : ces Sages italophones subissent une très longue absence de 47 ans entre 1864 et 1911. On peut donc trouver pire.