Crise Suisse-Europe: Sommaruga, Burkhalter et Cie dispersés? Gare au piège.

 

Vont-ils durer, les nouveaux blocages entre la Suisse et l’Union européenne ? Sûr : le Conseil fédéral collégial – une rareté – est à l’épreuve. Voyez plutôt. La présidente Simonetta Sommaruga traite de migrations, Didier Burkhalter d’institutions, Doris Leuthard d’électricité, Eveline Widmer-Schlumpf de marchés financiers, Johann Schneider-Ammann de concurrence. Ni Alain Berset (avec la culture) ni Ueli Maurer (avec l’armée) ne sont à l’abri. Cette dispersion se retrouve chez des Secrétaires d’Etat comme Mario Gattiker, Yves Rossier ou Jacques de Watteville. Enjeu : la Commission européenne de Jean-Claude Juncker gèle plusieurs négociations tant que des questions-clés – libre-circulation des personnes, lien institutionnel – ne sont pas éclaircies. Ferme.

 

Alors ? Faut-il concentrer ces dossiers sur une personne ? Délicat. Car la dispersion du pouvoir fait partie du « génie politique suisse ». On le vérifie dans le fédéralisme (Confédération, cantons, communes), les institutions (Peuple, Parlement, Gouvernement, Justice), la multiplicité de partis et de groupes. Ce serait une garantie de succès. Et peu de gens veulent en changer (« L’Hebdo » du 30 avril). Clair.

 

Surtout : il n’est pas certain qu’une concentration de dossiers sur une personne contribue au déblocage Suisse-Europe. De toute manière, les compétences sont réparties entre les Conseillers fédéraux et leurs grands commis. A la fin, les dossiers sensibles feront l’objet de votes populaires décisifs. Seule une large association des acteurs peut en assurer la réussite. Bref, la concentration de dossiers serait un piège. Il n’empêche ! Le match Suisse-Europe devient plus rude.