Grande-Bretagne ! Et d’un, les conservateurs de David Cameron y gagnent les élections. Et de deux, les nationalistes écossais de Nicola Sturgeon y signent un score historique. D’autres acteurs, comme les travaillistes, les libéraux-démocrates ou les indépendantistes (Ukip), déçoivent. C’est vrai, surtout, en nombre de sièges. Alors ?
Pour la Suisse de Simonetta Sommaruga et Didier Burkhalter, les conséquences européennes du vote britannique intriguent. Car David Cameron, tout en annonçant un référendum sur les liens avec l’Union européenne (UE), ne propose pas d’en sortir. Or, lui aussi suggère des retouches à la libre-circulation des personnes. En cela, il peut être un allié « objectif » des Suisses dans la difficile reprise de négociations avec l’UE. Actuellement, les suites de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse », acceptée le 9 février 2014, bloquent presque tout. Une éventuelle sécession des Ecossais saboterait-elle ce scénario ? Eux-mêmes sont plutôt pro-UE. Avec leur départ, le camp européen, en Grande-Bretagne, pourrait y perdre. Tout se compliquerait. A surveiller.
La Grande-Bretagne est souvent une alliée précieuse pour la Suisse. On le vérifie, par exemple, au Congrès de Vienne de 1815, à la fin de la Deuxième guerre mondiale en 1945 (Américains et Soviétiques, eux, sont implacables). Cela se confirme avec la création de l’Association européenne de libre-échange (AELE) de 1960. Et, quand le Royaume-Uni rejoint l’UE, cela se retrouve lors de la conclusion d’un accord de libre-échange Suisse-UE en 1972. Il y a peut-être là une affinité de « nations-îles ». C’est une lueur.