Loretta Lynch et Sepp Blatter. Football et corruption. Le lien Suisse-USA frémit.

 

Loretta Lynch ! La nouvelle figure forte dans les relations mouvementées Suisse – Etats-Unis, c’est la ministre de la Justice du président Barack Obama. A sa demande, plusieurs dirigeants de la puissante Fédération Internationale de Football Association (FIFA) sont interpellés pour corruption à Zurich. La FIFA y a son siège. Ces dirigeants sont surtout actifs dans les Amériques. Une extradition vers les Etats-Unis est à l’étude. Choc.

 

Attention ! Cette fois, les intérêts des « Républiques sœurs » coïncident. Car le Ministère public suisse enquête sur la FIFA pour gestion déloyale et blanchiment d’argent. La présidente Simonetta Sommaruga, ministre de Justice et Police, supervise. Sur la corruption, le Valaisan Sepp Blatter, président réélu de la FIFA, ne serait pas visé. Et Ueli Maurer, à Défense et Sports, le protège. Mais les personnes ciblées lui sont proches. Cela dit, le Valaisan, qui a des ennemis, verra dans l’action américaine de la rancune (les Etats-Unis n’auront pas la Coupe du Monde 2022). L’affaire Roman Polanski en 2009-2010, c’est différent. La Suisse d’Eveline Widmer-Schlumpf – alors à Justice et Police – refusera l’extradition vers l’Amérique du cinéaste franco-polonais (pour un délit sexuel de 1977). Froid.

 

Les relations Suisse – Etats-Unis peuvent être très dures. Les plus rugueuses touchent les guerres mondiales, les coopérations suisses avec les ennemis des Etats-Unis, l’accueil de réfugiés juifs et les fonds juifs en déshérence, la fiscalité. Sur l’évolution du secret bancaire helvétique, les pressions américaines jouent un rôle décisif. Avec « football et corruption », le lien prend de nouvelles couleurs.