Vaud et Genève, mercredi 3 juin, montent en Berne fédérale. Les deux cantons romands les plus peuplés manifestent là une volonté forte d’unité. Le socialiste Pierre-Yves Maillard et le libéral-radical François Longchamp, les présidents, y pilotent leurs gouvernements cantonaux au complet. L’événement tombe en pleine session des Chambres. Vaudois et Genevois siégeront à la « Maison des cantons », dialogueront avec le Conseiller fédéral Alain Berset, feront repas commun avec leurs élus. Et ce n’est pas tout.
Sûr : Vaud et Genève votent souvent ensemble lors de scrutins fédéraux. C’est le cas d’objets sur l’Europe, la politique internationale ou l’immigration. Ils sont parfois en minorité (ex : non à l’Espace économique européen en 1992, oui à l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » en 2014). Vaud devient canton en 1803, Genève en 1815. Avec les autres, ils construisent la Suisse moderne. Ainsi, ils figurent dans les majorités lors du « Sonderbund » (1847), du « Kulturkampf » (1870) et de trois Constitutions fédérales (1848, 1874, 1999). Les généraux Dufour et Guisan, le Genevois et le Vaudois, savent rassembler. Une rareté pourtant : Vaud et Genève sont aujourd’hui absents du Conseil fédéral (sur 115 Sages, Vaud en affiche 14, Genève 5). Entre eux, ils coopèrent beaucoup. Mais, en 2002, ils refusent de fusionner. Tout de même.
A Berne, quels thèmes ? On évoque : l’application de l’initiative contre l’immigration, le franc fort, la péréquation financière, la fiscalité des entreprises, l’université et la culture, le destin de fédérations sportives (après-FIFA), par exemple. Moment intense.