Blatter part. La frappe des Etats-Unis de Lynch et Obama étonne encore.

 

Irrésistible, la force de frappe des Etats-Unis sur la Suisse ? Sepp Blatter, quatre jours après avoir été réélu président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), part. Or, les accusations de corruption viennent surtout d’Amérique. Loretta Lynch, ministre de la Justice du président Barack Obama, agit. Les interpellations de chefs de la FIFA à Zurich sont voulues par les Américains. De même, les informations sur un versement suspect du Français Jérôme Valcke, Secrétaire général de la FIFA et proche de Blatter, passent par des médias américains (« New York Times », etc). Le FBI est en piste. Côté suisse, s’y ajoute l’enquête du Ministère public pour gestion déloyale et blanchiment d’argent. Simonetta Sommaruga, à Justice et Police, n’est pas loin. Le lien, le voilà.

 

Etonnant ? Ces pressions américaines – vigoureuses – sont peu contestées en Suisse. Tout se passe comme si certains, ici, leur accordaient de la légitimité. On retrouve cette « bienveillance » lors d’autres tensions (guerres mondiales, fonds juifs, évasion fiscale, secret bancaire, etc). On y devine peut-être la connivence de deux « républiques sœurs ». Car la jeune démocratie américaine, plus que d’autres, influence la Suisse moderne. Aujourd’hui encore, ses « leçons » sont plutôt mieux accueillies que celles, par exemple, de certaines puissances européennes. Curieux ?

 

Alors ? La capacité de résistance de la Suisse de Simonetta Sommaruga face aux Etats-Unis de Barack Obama serait-elle moins affirmée que face à l’Europe de Jean-Claude Juncker ? Le dialogue dur entre la Suisse et l’Europe pourrait donner une clé.