Dynamitée, la confidentialité? Chahuté, le Collège de Simonetta Sommaruga?

 

Parlement contre Gouvernement ! Conseil des Etats et Conseil national veulent obliger le Conseil fédéral à confier la rédaction de ses procès-verbaux à une équipe de « procès-verbalistes » professionnels. Les Chambres – contre l’avis de l’Exécutif – votent des motions. Ce sont des ordres. Pour la présidente Simonetta Sommaruga et ses Sages, c’est une drôle d’épreuve.

 

Aujourd’hui, ces procès-verbaux du Gouvernement sont rédigés par les vice-chanceliers. Or, ils ont d’autres tâches. La qualité des procès-verbaux en souffrirait. Vainement, le Conseil fédéral – par la Chancelière Corina Casanova – combattra les motions. Selon lui, la formule actuelle permet aux membres de l’Exécutif de s’exprimer plus librement, voire de changer d’avis. Et puis, une augmentation des personnes présentes aux séances ne serait pas favorable au maintien de la confidentialité. Fâcheux ?

 

Ah, la confidentialité ! Pour un Collège à 7 comme le Conseil fédéral, elle compte. Avec deux vice-chanceliers, le Collège peut contrôler. Avec une équipe de « procès-verbalistes » professionnels, ce pourrait être ardu. Or, ce contrôle prend de l’importance. Depuis 1848, le Collège passe d’un à cinq partis. Radical d’abord, il se partage entre deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), une PDC (Doris Leuthard), une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et un UDC (Ueli Maurer). Le débat se complique. Pour décider, on ne peut pas tout dire. Peut-être y faut-il du flou. A la fin, c’est la manière de gouverner la Suisse qui est en cible. Explosif.