Crise Grèce-Europe ! Y a-t-il une lueur pour la Suisse ? La ligne de défense d’Alexis Tsipras vaut le coup d’oeil. Voyez son recours au référendum pour tenir bon. La Suisse des votes populaires devrait y être sensible. Face à des poids lourds comme l’Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) ou le Fonds monétaire international (FMI), la Grèce a peu d’autres atouts. Mieux ! L’affaire révélera-t-elle une Union plus flexible que redouté ? Certes, la Grèce – contrairement à la Suisse – est membre de l’Union et de la zone Euro. C’est une grande différence. Mais il y a là un mince espoir. Suisse-Grèce encore : un accord sur les exilés fiscaux grecs en Suisse serait en bonne voie. Joli coup ?
Attention ! La crise Grèce-Europe n’annonce pas obligatoirement un déblocage Suisse-Union. Mais il confirme l’existence d’une marge de manœuvre. L’échec en 1992 de l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen (EEE) en donne une image. Après une période de flottement, il débouche sur une série d’accords bilatéraux. Il y faut, il est vrai, du temps. Le dégel espéré Suisse-Union, après le coup d’arrêt du 9 février 2014 sur « l’immigration de masse », fournira peut-être un autre modèle. A vérifier.
Surtout : il y a, entre Grèce et Suisse, un lien subtil. Leur place dans l’histoire des démocraties y a son rôle. Capo d’Istria, Grec au service du Tsar de Russie Alexandre 1er, est un autre symbole. Au Congrès de Vienne de 1815, il donne aux Suisses un fameux coup de main. Genève, Lausanne et d’autres lui rendent hommage (Quai sur l’Arve, Statue à Ouchy). Ces symboles sont forts. Qui dit mieux ?