Suisse-Iran ! Ce lien compte pour beaucoup dans l’accord historique sur le programme atomique iranien. Bien sûr, l’Américain Barack Obama et l’Iranien Hassan Rohani sont décisifs. Mais la Suisse, tout au long de la crise, garde le contact. 1979 : c’est la rupture entre la République islamique et les Etats-Unis de Jimmy Carter, puis de Ronald Reagan. Dès 1981 : la Suisse défend les intérêts américains en Iran – et le Pakistan les intérêts iraniens aux Etats-Unis. Ce sont des canaux précieux. Leur importance augmente avec la crise nucléaire iranienne. Les menaces de chefs islamistes contre leurs voisins, Israël en tête, ajoutent à l’urgence. Il faut faire vite.
Cette présence suisse est forte et discrète. A Téhéran (entre 2009 et 2013), l’Ambassadrice Livia Leu – aujourd’hui Déléguée aux accords commerciaux – est remarquée. Elle vient d’y retourner. En Berne fédérale, plusieurs ministres sont sur l’affaire. Par exemple : Didier Burkhalter (Affaires étrangères), Doris Leuthard (Energie) ou Johann Schneider-Amman (Economie, Recherche). Mieux ! Outre l’Iran et les Etats-Unis, la Suisse parle avec d’autres – Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne, mais aussi Union européenne, Agence internationale de l’énergie atomique. Ses villes sont lieux de négociations. Qui dit mieux ?
Mais ce lien Suisse-Iran peut se briser. En 1990, les services de la République islamique font assassiner en Suisse le dissident Kazem Radjavi. Plus tard, la Suisse appliquera des sanctions de la Communauté internationale contre l’Iran. Mais le lien ne casse pas. Pour la Suisse de Livia Leu, c’est une vraie prouesse.