Elections 2015 : comment les gagner ? L’UDC de Christoph Blocher et Toni Brunner, premier parti, sait. Elle tire sur l’immigration, l’asile et les réfugiés. La Conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga et les requérants d’Erythrée sont ses cibles (« Bund » du 14 juillet). Ces thèmes occupent les gens. L’immigration y est au 1er rang (avec 31 %, « Coopération du 21 juillet), l’asile et les réfugiés au sixième (avec 4%). Bref, le choix de l’UDC paraît « efficace ».
Surprise ? L’Union européenne (UE), les relations Suisse-UE et l’étranger, par contraste, sont discrètement abordés (« La Liberté » du 20 juillet). Or, eux aussi intéressent (Suisse-UE, 2e rang, 20% ; étranger, 8e rang, 2%). Cette discrétion est plus ou moins visible « à gauche » (socialistes, Verts historiques) comme « au milieu » (PDC, PBD, Verts libéraux, voire libéraux-radicaux). Or, tous prônent une relance Suisse-UE et l’ouverture au monde. Mais l’UDC impose des textes isolationnistes (minarets, étrangers criminels, immigration de masse). « Gauche » et « milieu » en seraient-ils intimidés ?
Les socialistes de Christian Levrat, 2e force, sont dans une situation spéciale. Pour les élections 2015 (Parlement 18 octobre, Conseil fédéral 9 décembre), des prévisions leur seraient favorables. Mais, entre 1931 et 2011, ils chutent de 28,7% à 18,7% des voix. Des voix ouvrières passent à l’UDC (Line Rennwald, Editions Alphil, « Le Temps » du 10 juillet, « La Liberté » du 21 juillet). Pourtant, les thèmes sociaux au sens large sont plutôt attrayants (économie et banques 9%, chômage 4%, AVS et prévoyance 3%). Et les socialistes s’y emploient. Curieux ?