Philipp Müller, un cas. Toni Brunner, le risque. Christian Levrat, payant.

Elections fédérales 2015 ! Quel est le président de parti le plus « efficace » ? L’Argovien Philipp Müller, président libéral-radical dès 2012, étonne. Son parti, en baisse quasi-constante depuis 1979, se redresse. Des élections cantonales promettent. Il n’est plus guère question de lui enlever l’un de ses Conseillers fédéraux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann). Or, Philipp Müller n’est pas un libéral-radical ordinaire. Son ton n’est pas élitaire. Son langage est parfois peu châtié. En 2000, il parraine une initiative anti-étrangers (« initiative 18% »). Certains en font un quasi-UDC. C’est un cas.

Le Saint-Gallois Toni Brunner, président UDC dès 2008, affiche un bilan en hausse. Avec lui, trois initiatives UDC s’imposent (minarets, étrangers criminels, immigration de masse). L’UDC perd dans des cantons, gagne dans d’autres. Le lancement du Bernois Adrian Amstutz pour le Conseil fédéral est un risque. Mais le style Brunner colle avec celui de nombreux UDC. Même s’ils s’accrochent, le libéral-radical Müller et l’UDC Brunner peuvent se ressembler.

Au « centre-gauche », on voit de tout. Le Fribourgeois Christian Levrat, président socialiste depuis 2008, tient bon. Sa manière, fonceuse et argumentée, semble payer. D’autres vont-ils moins bien ? Pourtant, le Valaisan Christophe Darbellay, président PDC dès 2006, brille. A côté, la Vaudoise Adèle Thorens et la Bernoise Regula Rytz (Verts historiques), le Zurichois Martin Bäumle (Verts libéraux) et le Glaronnais Martin Landolt (PBD) ne déméritent pas. Les élections – Parlement 18 octobre, Conseil fédéral 9 décembre – en diront plus. Le pouvoir des présidents : vrai mystère ?