Surprise ? L’initiative « Sortons de l’impasse » (RASA) devrait trouver ses 100.000 signatures. Son but est d’annuler la courte acceptation, le 9 février 2014, de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » (50,3% de oui, 14,5 cantons sur 23). Parmi les promoteurs de RASA, on découvre les professeurs Andreas Auer et Yves Flückiger, l’industriel Hansjörg Wyss (un Suisse-Américain), le coordinateur Sean Serafin (un Suisse-Canadien), d’autres. Ils étonnent.
La tâche des promoteurs de RASA s’annonce délicate. Un délai d’application de trois ans est accordé à l’initiative UDC de 2014. Dans ce temps, RASA pourrait favoriser une loi d’application capable de sauver les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne (UE). Difficile. Car l’initiative UDC, en proposant des plafonds et des contingents d’immigration, contredit la libre-circulation des personnes Suisse-UE. Conséquence : les relations Suisse-UE sont gelées. Le Conseil fédéral charge le Secrétaire d’Etat Jacques de Watteville de les débloquer. En cas d’échec, l’initiative RASA serait soumise aux citoyennes et citoyens. Epreuve.
Oui, peuple et cantons peuvent changer d’avis à tout moment. Ce sera plus dur pour la majorité de cantons que pour celle du peuple. En plus, les délais sont courts. Pour changer d’avis, il faut au peuple et aux cantons, souvent, des délais longs. Voyez, par exemple, le suffrage féminin fédéral (1959-1971) ou l’adhésion à l’ONU (1986-2002). Il faut aussi de longs combats – avec plusieurs votes populaires – pour imposer l’AVS (1947), la TVA (1993) ou le congé-maternité (2004). Courage !