Sortie de l’énergie nucléaire : échec ? Le Conseil des Etats s’y attaque. On y voit moins de pas en avant que de pas en arrière. Et d’un, l’arrêt de Mühleberg est annoncé pour 2019. Et de deux, le Conseil national le propose pour Beznau en 2029-2031 (la pression y est vive), mais accepte de prolonger Gösgen et Leibstadt. Et de trois, une Commission du Conseil des Etats suggère de ne plus fixer de dates du tout. Tout cela surgit avant les élections 2015 (Parlement le 18 octobre, Conseil fédéral le 9 décembre). Certains prédisent un virage « à droite » et pro-nucléaire. A voir.
2011, Fukushima, Japon. C’est le choc. Le Conseil fédéral lance une sortie progressive. Ce serait la victoire du « centre-gauche » sur la « droite ». C’est-à-dire : de Doris Leuthard, Eveline Widmer-Schlumpf, Simonetta Sommaruga et Micheline Calmy-Rey (1 PDC, 1 PBD, 2 socialistes) sur Ueli Maurer, Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (1 UDC, 2 libéraux-radicaux). Puis, Alain Berset remplace Calmy-Rey. Mais même ce Conseil fédéral est peu favorable à des arrêts fixes. Ailleurs, des divergences crépitent sur les économies d’énergie ou les énergies alternatives (éolienne, solaire, etc). Pour la sortie du nucléaire, ce sont peut-être des coups de frein.
Mais attention ! Aucune nouvelle centrale, depuis Leibstadt en 1984, n’est construite. Plus personne ne s’y risque. Kaiseraugst, Graben et d’autres sont abandonnées. Tchernobyl assène un coup (Ukraine, 1986), Fukushima un autre. Certes, Doris Leuthard n’exclut pas de nouveaux réacteurs « dans quelques dizaines d’années » (« Neue Zürcher Zeitung » du 28 août). C’est loin.