2e UDC? Le Parlement élira-t-il une « Eveline Widmer-Schlumpf bis »?

 

Gare aux imprudences ! Pousser la Conseillère fédérale PBD Eveline Widmer-Schlumpf vers la sortie pour élire un 2e ministre UDC est peut-être maladroit. Cette élection, le 9 décembre, pourrait se compliquer. Car l’UDC exige désormais l’élection de candidats officiels fidèles à la ligne de Christoph Blocher. Voyez Samuel Schmid. En 2000 déjà, ce « non-blochérien » est qualifié de « demi-Conseiller fédéral ». Voyez Blocher en personne. Elu en 2003 contre Ruth Metzler (PDC), il est évincé en 2007 par Eveline Widmer-Schlumpf (exclue de l’UDC, elle rejoint le PBD). Voyez le blochérien Ueli Maurer. En 2008, il est élu pour une voix. Désormais, l’UDC blochérienne veut des candidats agréés par elle. Tolérance zéro.

 

Pareil conflit peut-il se répéter le 9 décembre ? Car la tête de l’UDC veut à nouveau imposer un blochérien (interview Blocher, « Schweiz am Sonntag », 25 octobre). Même le Grison Heinz Brand, l’un des favoris, s’en écarte peu. Les points litigieux touchent la collégialité, l’Europe, les migrants, les droits humains. Alors ? Le Parlement recherchera-t-il une « Eveline Widmer-Schlumpf bis » ? La gauche, le PDC et certains libéraux-radicaux y prêteraient-ils la main ? Entre le Parlement et l’UDC, un nouveau choc crépiterait.

 

Longtemps, les partis acceptent l’élection de candidats non officiels. Prenez en 1973 – cas célèbre – le socialiste Willi Ritschard, le PDC Hans Hürlimann, le radical Georges-André Chevallaz. Suivez aussi le PDC Roger Bonvin (1962), les socialistes Hans Peter Tschudi (1959) et Otto Stich (1983), les UDC Samuel Schmid (2000) et Eveline Widmer-Schlumpf (2007). Il y a là des carrures. Mais le ton se durcit.