Simonetta Sommaruga ! Sa présidence, qui s’achève dans 40 jours, symbolise le pouvoir suisse 2007-2015. Réaction – ferme, sans hystérie – à l’extension redoutée des violences islamistes de Paris et d’ailleurs. Coup de pouce – discret, prometteur – pour l’égalité des salaires femmes-hommes. Certains qualifient ce pouvoir de « centre-gauche ». Aujourd’hui, Simonetta Sommaruga, Alain Berset, Doris Leuthard et Eveline Widmer-Schlumpf pilotent avec Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann, Ueli Maurer (2 socialistes, 1 PDC, 1 PBD, 2 libéraux-radicaux, 1 UDC). Mais une menace pèse.
Ce 9 décembre, cela pourrait chauffer. Le Parlement y élit le Conseil fédéral. Eveline Widmer-Schlumpf, l’une des figures du pouvoir 2007-2015, part. L’UDC en forme convoite son siège. Ses candidats annoncent un tournant musclé. Sont visées les Finances de Widmer-Schlumpf, plus encore les Migrations de Sommaruga. Même le chef libéral-radical Philipp Müller y met de l’agressivité. Prenez les favoris UDC Heinz Brand (Grisons) et Thomas Aeschi (Zoug). Mais observez aussi, à des degrés divers, Guy Parmelin (Vaud), Oskar Freysinger (Valais), Norman Gobbi (Lega, Tessin), Res Schmid (Nidwald). Un autre Conseil fédéral peut surgir.
Sûr ? Bon, le Parlement peut imposer une figure modérée sur les thèmes sensibles (migrations, droits humains, Europe, collégialité). Des signaux pourraient crépiter moins au Conseil national (dominé par les « droites ») qu’au Conseil des Etats (plus « centre-gauche »). Quitte à provoquer, à l’UDC, de nouveaux règlements de comptes (voyez Blocher – Widmer-Schlumpf en 2007). Tout est possible.