PLR de Müller-Cassis. PDC de Darbellay-Lombardi. Ces arbitres s’aiment peu.

 

Ils ont la peau dure ! « Ils », ce sont les libéraux-radicaux (PLR) de Philippe Müller et Ignazio Cassis, les démocrates-chrétiens (PDC) de Christophe Darbellay et Filippo Lombardi. Acteurs historiques, ils n’ont plus le gabarit des années de gloire. En 2015, le PLR se redresse (16,4% des voix), le PDC se tasse (11,6%). Mais tous deux gardent une grande capacité d’arbitrage. D’autres acteurs « du milieu » comme les Verts libéraux (4,6%) ou le Parti bourgeois démocratique PBD (4,1%) peuvent s’y glisser. La Législature 2015-2019 en frémira.

 

Au Conseil des Etats des 46, le PDC conserve les meilleures cartes pour arbitrer. Avec 14 élus (13 + 1), les alliés PDC et PBD se situent entre un « bloc de gauche » de 13 personnes (12 socialistes, 1 Vert) et un « bloc de droite » de 19 (13 PLR, 5 UDC, 1 indépendant). Vrai : ces « blocs » ne sont pas de granit. Au Conseil national des 200, le PLR a l’avantage. Avec 101 voix contre 99, les « droites » (UDC, PLR, etc) y disposent d’une faible avance sur le « centre-gauche » (PDC, PBD, Verts libéraux, Verts historiques, socialistes, etc). Entre UDC et « centre-gauche », le PLR peut agir. Lors de va-et-vient difficiles entre les deux Chambres, PDC et PLR seraient donc – conjointement – les mieux placés pour arbitrer. Il y faudra du doigté.

 

Mais PLR et PDC s’aiment peu. Tout se passe comme si les cassures du « Sonderbund » (1847) et du « Kulturkampf » (1870) n’étaient pas colmatées. Aux élections serrées de Conseillers fédéraux, le fossé peut réapparaître (PLR « à droite », PDC « au centre-gauche »). Pour le reste, PLR et PDC font le plus souvent de la politique « au milieu ». Oui, ces arbitrages vaudront le coup d’œil.