Suisse et G20. La main de Poutine et Xi Jinping. La poigne de Juncker et Obama.

 

Eveline Widmer-Schlumpf achève son règne de huit ans au Conseil fédéral sur un joli coup. Grâce à la Chine de Xi Jinping, la Suisse est invitée aux travaux du G20 sur les finances en 2016. La Chine présidera alors le G20. C’est donc la ou le successeur de la PBD grisonne aux Finances qui s’y rendra. La direction de la Banque nationale suisse (BNS) – Thomas Jordan, Fritz Zurbrügg, Andréa Maechler – y est associée. Symbole fort.

 

Curiosité : la Suisse, malgré sa force financière, n’est pas membre du G20. En 2013, la Russie de Vladimir Poutine l’y attire. Son rôle dans l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et son engagement pour un accord Russie-Géorgie y sont pour une part. Pour Eveline Widmer-Schlumpf, c’est une occasion. La Chine suit en 2016. Son geste confirme l’intensification de la coopération Suisse-Chine (accord de libre-échange, adhésion à la Banque asiatique d’investissement, travaux pour le traitement de la monnaie yuan-renminbi, implantation de banques chinoises). Johann Schneider-Ammann, ministre libéral-radical de l’Economie, en est un artisan majeur. Et cela compte.

 

Suisse-Chine. Suisse-Russie. Ces relations courtoises surprennent peut-être. Car la Chine est autoritaire, la Russie semi-autoritaire. Mais toutes deux sont membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France sont les trois autres). Grâce à elles, la Suisse peut adoucir ses tête-à-tête parfois écrasants avec l’Union européenne de Jean-Claude Juncker ou les Etats-Unis de Barack Obama. Ce qui n’est pas rien.