Fil Cameron-Blocher. Aeschi, Parmelin, Gobbi. Piste Rosmarie Widmer Gysel.

 

Suisse-Europe ! Tout se passe comme si un fil ténu – mais visible – reliait le chef conservateur britannique David Cameron et le chef UDC suisse Christoph Blocher. Voyez cette clause de sauvegarde sur l’immigration entre la Suisse et l’Union européenne (UE). Le Conseil fédéral de Simonetta Sommaruga (socialiste) et Didier Burkhalter (libéral-radical) la lance. Ce serait appliquer l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » de 2014 sans contingents. La Suisse pourrait l’activer de manière unilatérale. Blocher donnerait son accord. L’UE de Jean-Claude Juncker s’y intéresserait. Promesse.

 

Eh bien, c’est peut-être à David Cameron qu’on le doit. Car le 1er ministre fait du renforcement des pouvoirs nationaux sur l’immigration une condition du maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Les vives discussions entre pays de l’UE sur la sécurité et l’asile y ajoutent. Tant les accords Schengen-Dublin que la libre-circulation des personnes sont à l’épreuve. Bien sûr, la partie, pour la Suisse, est rude. Son faible chômage comme son économie vigoureuse ne plaident guère en faveur d’une clause de sauvegarde. Mais qui sait ?

 

Du coup, la bataille pour l’élection par le Parlement suisse d’un 2e Conseiller fédéral UDC, ce 9 décembre, fait rage. Ce sera le 116e Sage depuis 1848. Thomas Aeschi (Zoug), Guy Parmelin (Vaud) et Norman Gobbi (Tessin) peinent à séduire. « Candidate sauvage » ? Rosmarie Widmer Gysel, Conseillère d’Etat UDC de Schaffhouse, s’y refuserait (RTS, 6 décembre). On cite des hommes (Hannes Germann et Thomas Hurter, Schaffhouse aussi, Heinz Brand, Grisons, etc). Une exclusion de l’UDC les menace. Ce Parlement passera-t-il outre ?