A qui profitent les querelles dans l’UDC de Christoph Blocher ? La bataille du 28 février de l’initiative « pour le renvoi effectif des étrangers criminels – initiative de mise en œuvre » crépite. Hans-Ueli Vogt, professeur de droit et nouveau Conseiller national UDC de Zurich, souhaite épargner d’un renvoi automatique les étrangers de 2e génération – souvent nés en Suisse. Or, le texte de l’initiative ne prévoit pas cette exception. La direction suisse de l’UDC ne paraît pas davantage y consentir. Il y a conflit.
Sûr : les querelles de l’UDC profitent souvent à l’aile « dure ». C’est presque toujours le cas depuis que le courant blochérien domine. Tour à tour, les Conseillers fédéraux bernois Adolf Ogi (1987-2000) et Samuel Schmid (2000-2008) en font la rude expérience. L’expulsion de la Grisonne Eveline Widmer-Schlumpf (2007-2015) – tombeuse en 2007 du Zurichois Blocher – confirme. Schmid et Widmer-Schlumpf rejoindront le PBD. Dans la foulée, l’exigence imposée par la direction de l’UDC aux candidats non agréés de refuser une élection au Conseil fédéral pousse dans la même direction. Chez l’UDC blochérienne, les « modérés » sont priés de se soumettre. Ou de voir ailleurs (au PBD, au PDC, chez les libéraux-radicaux, etc.). On est curieux de suivre le combat du professeur Hans-Ueli Vogt.
Alors ? L’élection au Conseil fédéral, le 9 décembre, de l’UDC vaudois Guy Parmelin annonce-t-elle un tournant ? A la surprise de certains, la direction du parti place cette personnalité plutôt ronde et conciliante dans le trio des candidats officiels (avec le Zougois Thomas Aeschi et le Tessinois Norman Gobbi). Et Guy Parmelin est élu. Ou serait-ce, de la part de la direction de l’UDC, une erreur de distribution ? Pour Hans-Ueli Vogt aussi, cette élection de Guy Parmelin est piquante.