2015-2019. Sans Widmer-Schlumpf. Avec Parmelin et Maurer. Cherche « virage à droite ».

 

Conseil fédéral, virage « à droite » ? Il faut une loupe pour le trouver dans le Programme 2015-2019. Johann Schneider-Ammann (Président libéral-radical), Ueli Maurer (Finances, UDC) et Walter Thurnherr (Chancelier, PDC) le portent. Un abandon graduel de l’énergie nucléaire tient toujours. Le développement durable l’accompagne (avec l’ONU). Un renforcement de la coopération fiscale internationale – évolution du secret bancaire comprise – n’est pas désavoué. La consolidation du lien avec l’Union européenne continue. On veut mettre à profit le potentiel social et économique des immigrants, les intégrer, protéger les personnes poursuivies. On observe de la continuité sur la réforme des assurances sociales, l’économie mondiale, la sécurité militaire. On annonce un déficit d’un milliard de francs pour 2019. On assure.

 

Bref, l’arrivée d’une majorité « de droite » au Gouvernement n’est pas facilement repérable. Car 2 UDC (Guy Parmelin, Ueli Maurer) et 2 libéraux-radicaux (Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter) pilotent désormais avec une PDC (Doris Leuthard) et 2 socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). Changement : une ex-UDC passée au PBD (Eveline Widmer-Schlumpf) laisse la place à l’un des UDC les plus aptes au dialogue (Guy Parmelin). Ce « virage » serait contrôlé. Mais certains s’irritent d’une interview de Parmelin et Maurer dans une publicité favorable à l’initiative UDC du 28 février contre les étrangers criminels (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 28 janvier). Gare !

 

Avertissement : ce Conseil fédéral ne fera pas tout. Peuple et Parlement peuvent bousculer son agenda. Voyez la sortie du nucléaire. Même les Conseillers nationaux, eux aussi à majorité « de droite », hésitent à interrompre l’exercice. Et il y a toujours le Conseil des Etats, plus « centriste », pour calmer certaines ardeurs. Pour le « virage », il faudra du temps. On est sur ses gardes.