Espoir Cameron. « Année zéro » 1992. Schneider-Ammann, Sommaruga, Burkhalter.

 

Suisse-Europe : rupture durable ? Le 9 février 2017 approche. C’est la date butoir de l’application en trois ans de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse ». Aucune issue blindée n’est en vue. La clause de sauvegarde unilatérale divise. Contingents et plafonds entraîneraient la fin de la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE) et d’autres accords. Le recours extensif à la « préférence nationale », relancé par le président libéral-radical Philipp Müller, suscite des réactions très mélangées. Un vote sur l’annulation du 9 février 2014 (initiative RASA inclue) est à la fois tentant et risqué. Le Conseil fédéral de Johann Schneider-Ammann, Simonetta Sommaruga, Didier Burkhalter et de leurs collègues tient conclave, mais parle peu. Dos au mur ?

 

Même le référendum de la Grande-Bretagne de David Cameron – ce 23 juin – suscite des espoirs limités. Ce jour-là, le Royaume-Uni vote pour le maintien ou la sortie de l’Union. Pour son maintien, Cameron obtient des concessions – dont certaines touchent les prestations sociales versées aux migrants. Pour la Suisse, c’est peut-être une ouverture. Sans garantie. Mais, si la Grande-Bretagne sort de l’Union, la Suisse n’aurait plus guère de point d’appui auquel s’accrocher. Dur.

 

Autre mauvais présage : des signes de désintégration, à l’intérieur même de l’Union, crépitent. Les accords Schengen-Dublin sur les frontières et l’asile subissent des coups de canif croissants. Or, la Suisse est associée à ces accords. Bref, c’est une partie de ses liens avec l’Union qui menacent de rompre. La Suisse se retrouverait comme en 1992 – « année zéro ». Cette année, peuple et cantons rejettent l’Espace économique européen. Ils sont graves, les visages d’Arnold Koller, René Felber, Jean-Pascal Delamuraz. Pas sûr, le pire ?