Avions et armée. Votes à risque et parapluie américain. Bras de fer. Parmelin au front.

 

Guy Parmelin ! Le nouveau Conseiller fédéral UDC, chef de la Défense, lance la procédure d’achat pour de nouveaux avions de combat. Le Vaudois y va doucement. Mise sur orbite d’un groupe d’experts, mais aussi d’un groupe d’accompagnement – avec les grands partis. Puis, crédit d’étude soumis au Parlement (2017), choix du type d’avion (2020), crédit d’achat (2022), livraison (2025). Cette prudence est de bonne inspiration. Le 18 mai 2014, une majorité populaire rejette l’acquisition d’avions suédois Gripen (53,4% de non). Ce type de refus est rare. En général, les votes populaires sont favorables aux thèmes militaires. Pour l’UDC Ueli Maurer, prédécesseur de Parmelin à la Défense, c’est un coup dur.

 

C’est vrai : le vote de mai 2014 surgit dans une Europe plutôt pacifiée. Il y a bien des tensions – comme sur le front Ukraine-Russie. Mais ce ne serait rien en comparaison de périls précédents (nazisme, guerre mondiale, stalinisme, guerre froide). Cette relative pacification s’accompagne d’une forte réduction des effectifs de l’armée suisse (« Armée 95 », « Armée XXI »). Des Conseillers fédéraux « bourgeois » pilotent ces révisions à la baisse : Kaspar Villiger (radical), Adolf Ogi (UDC), Samuel Schmid (UDC, puis PBD), Ueli Maurer (UDC). Des voix s’inquiètent de cette perte de substance. Cela dit, face à l’affaiblissement de la menace militaire, tout vote populaire sur l’armée devient une inconnue. Pour éviter un nouvel échec, certains proposent d’éviter un vote populaire (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 25 février). A surveiller.

 

La mission de Guy Parmelin est délicate. Curiosité : le Parlement, pour le budget militaire, se montre plus généreux que le Gouvernement. L’UDC et la gauche sont en embuscade. Danger : la Suisse neutre se met-elle, de fait, sous le « parapluie » de l’OTAN et des Etats-Unis ? Gênant ?