Burkhalter d’attaque. Clause de sauvegarde, aide sociale, Croatie. Jouable?

 

Heureusement, il y a Didier Burkhalter. Le Neuchâtelois, ministre libéral-radical des Affaires étrangères, est l’un des plus optimistes sur un sauvetage du lien entre la Suisse et l’Union européenne (« Le Matin Dimanche », « NZZ am Sonntag », 6 mars). Selon lui, l’ultime offre du Conseil fédéral pourrait débloquer l’impasse. Le but est de concrétiser l’initiative UDC de février 2014 « contre l’immigration de masse ». Le délai est fixé à février 2017. Or, le Parlement doit se prononcer. Il y a peu de temps à perdre.

 

Quelle offre ? Clause de sauvegarde unilatérale en cas d’immigration excessive (mais concertation avec l’Union de préférence). Fixation alors de contingents annuels. Restriction du droit des étrangers en quête d’emploi à l’aide sociale (notion inclue dans l’accord Grande-Bretagne – Union). Extension de la libre-circulation des personnes à la Croatie (bon pour la recherche). La socialiste Simonetta Sommaruga (Justice et Police, Migration) et le président libéral-radical Johann Schneider-Ammann (Economie, Formation et Recherche) « portent » cette offre. Rude affaire.

 

Car la clause de sauvegarde unilatérale subit un accueil mélangé. De multiples idées crépitent. Préférence nationale pour les travailleurs (libéral-radical Philipp Müller). Ancrage des accords bilatéraux Suisse-Union (PDC Christophe Darbellay et Kathy Riklin, PBD Martin Landolt, Verte libérale Tiana Moser). Peut-être par un contreprojet à l’initiative « Rasa » contre le vote de 2014. Mesures renforcées sur le marché du travail (à gauche, mais pas seulement). Cette partie, pour Sommaruga, Burkhalter et Schneider-Ammann, paraît jouable. Non ?