Qui commande? Argent et politique. Berberat vise les lobbies. Lueurs et obscurités.

 

Argent, groupes de pression et politique : qui commande ? Didier Berberat tente une percée. Le Conseiller aux Etats socialiste de Neuchâtel propose de faire accréditer les « lobbyistes » au Parlement. Ils dévoileront leurs mandats et employeurs. 2012 : une proposition voisine échoue (19 à 17). 2015 : l’affaire du Kazakhstan éclate. La libérale-radicale Christa Markwalder, actuelle présidente du Conseil national, est effleurée. Ce monde de lobbyistes, dominé par la « Société suisse de Public Affairs », est traversé de tensions (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 4 mars). On redoute des scissions.

 

En Suisse, les liens entre argent et politique sont souvent obscurs. Voyez le financement des partis. Toutes les tentatives de l’éclairer – y compris par le Conseil de l’Europe – se heurtent à des refus. Centre et droite craignent de dissuader les donateurs. En face, les socialistes de Christian Levrat préparent une initiative. Christoph Blocher, chef UDC, milite, lui, pour le retour à un vrai Parlement « de milice », moins dépendant de l’argent public. La part de l’argent privé pourrait donc augmenter. Et l’obscurité s’épaissir encore.

 

Lueurs ? Prenez les élus chefs d’organisations. Exemples ? L’UDC Jean-François Rime, Union suisse des arts et métiers. Le PDC Markus Ritter et le libéral-radical Jacques Bourgeois, Union suisse des paysans. Le socialiste Paul Rechsteiner, Union syndicale suisse. L’UDC Heinz Brand, « santésuisse ». Les élus liés aux assureurs maladie seraient particulièrement influents. Ajoutez le registre des liens d’intérêts des élus. Ou les cartes VIP que chaque élu peut attribuer à deux personnes de son choix. La liste n’est pas close. Une jungle ?