Alain Berset n’a peur de rien. Le Conseiller fédéral – chef de l’Intérieur, Fribourgeois, socialiste – est décidé à intervenir dans la « guerre des langues » en Suisse. Il préparerait une loi exigeant l’enseignement d’une deuxième langue nationale – allemand, français, italien – dès l’école primaire. Ainsi, il musclerait des mesures esquissées dans le Concordat intercantonal HarmoS. Mais la résistance, en Suisse orientale et centrale surtout, est coriace. Thurgovie en est une place forte. En face, la cote de l’anglais mondialisé ne cesse de monter. En vote fédéral, l’issue de la bataille s’annonce hautement incertaine. Etincelles.
Christian Levrat, Conseiller aux Etats et président socialiste, a du cran. Ce Fribourgeois et les siens lancent un référendum contre le volet fédéral de la fiscalité des entreprises (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 31 mars). Certes, le débat aux Chambres se poursuit. Mais Levrat juge le projet déséquilibré, les « cadeaux » aux entreprises excessifs. Comment réagira le peuple ? Les combats fiscaux comptent parmi les plus imprévisibles. Suspense.
Fernand Cuche et « Uniterre » sont combatifs. Cuche est ex-Conseiller national et Conseiller d’Etat vert neuchâtelois, « Uniterre » l’héritier de l’Union des producteurs suisses. Eux parrainent une initiative pour la « souveraineté alimentaire ». Plus incisive que l’Union suisse des paysans, elle rend au peuple son pouvoir sur l’alimentation, le mode de production, la détention d’animaux, l’aménagement du territoire. Les thèses paysannes, malgré une petite population, peuvent gagner. Doute ?