Sont-ils mûrs pour la fusion ? « Ils », ce sont les démocrates-chrétiens (PDC), les libéraux-radicaux (PLR) et l’Union démocratique du centre (UDC). Voyez deux images (« Bilanz », 8-21 avril, « Blick », 11 avril). Ce sont d’abord les portraits « Smartvote » des prochains présidents Gerhard Pfister (PDC, Zoug), Petra Gössi (PLR, Schwyz) et Albert Rösti (UDC, Berne). Plus « droitiers » que « centristes », ils sont quasi-superposables. Ce sont aussi les retrouvailles jubilatoires des sortants Toni Brunner (UDC, Saint-Gall), Philipp Müller (PLR, Argovie) et Christophe Darbellay (PDC, Valais). Plus copains, ça n’existe pas.
Vrai : cette cordialité fait partie, dit-on, de la « culture suisse ». Chez les socialistes de Christian Levrat, les Verts de Regula Rytz et d’autres, faut-il se faire du souci ? Car une fusion « à droite » changerait les équilibres. Mais d’autres signaux montrent le maintien d’une vive concurrence. Entre PDC et PLR, elle remonte à la création de la Suisse moderne (« Sonderbund », « Kulturkampf »). Entre l’UDC et les autres, elle se durcit sous le règne de Christoph Blocher. L’Europe et l’immigration en sont des symboles. Il y en a d’autres.
Les 7 Conseillers fédéraux n’y échappent pas. Ils viennent de 4 partis : l’UDC (Guy Parmelin, Ueli Maurer), le PLR (Didier Burkhalter, le président Johann Schneider-Ammann), le PDC (Doris Leuthard) et les socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). En général, ils sont collégiaux. Mais des « fuites » révèlent de durs débats. Certaines touchent des « Sages » d’un même parti (Parmelin contre Maurer sur la défense sol-air, Burkhalter contre Schneider-Ammann sur des ventes d’armes). Bref, pour la fusion, on peut attendre et voir.