Schneider-Ammann et les Sages: sur Lausanne. Peuple: un fossé?

 

Avril 2016 ! Le Conseil fédéral du président Johann Schneider-Ammann vise Lausanne. C’est la 10e fois depuis 2010 que ce Gouvernement siège « hors des murs ». Tessin et Jura en 2010. Uri, Valais et Bâle-Ville en 2011. Schaffhouse en 2012. Nyon (Vaud déjà) en 2013. Schwyz en 2014. Fribourg en 2015. Voyez aussi ses voyages dans le canton du président de la Confédération (ce sera Berne en 2016). Prenez encore les plongées du Législatif et de l’Exécutif dans trois régions linguistiques – Genève en 1993, Lugano (TI) en 2001, Flims (GR, région romanche) en 2006. Il y en a d’autres.

 

Sûr : le Conseil fédéral veut resserrer le lien avec le peuple. Vrai : des sondages récents sont flatteurs pour le Collège. Mais le péril du fossé est permanent. Certaines personnes ne savent pas ce que font vraiment certains ministres. Depuis la création de la Suisse moderne en 1848, le Conseil fédéral est élu par le Parlement. Toutes les tentatives de le faire élire par le Peuple sont refusées par ce même Peuple (en 1900, 1942, 2013). Bizarre ?

 

Ce péril du fossé s’aggrave avec la masse des tâches. Europe. Politique internationale. Migrations. Bien d’autres. Le Gouvernement est moins sûr de gagner un vote populaire (le Parlement aussi). Les initiatives acceptées contre son avis augmentent. L’émiettement du pouvoir a-t-il sa part ? Quatre partis se partagent le Conseil fédéral. L’UDC (Parmelin, Maurer). Les libéraux-radicaux (Schneider-Ammann, Burkhalter). Le PDC (Leuthard). Les socialistes (Sommaruga, Berset). Bref, le besoin d’expliquer est plus vif que jamais. Elles sont donc vitales, ces virées en Suisse profonde. Urgentes.