Elu, Norbert Hofer? Xénophobe, l’Autriche? Fissurée, l’Europe? S’accrocher?

 

La Suisse de Johann Schneider-Ammann a-t-elle raison de se battre pour renouer avec l’Union européenne de Jean-Claude Juncker ? Car le péril de dislocation grandit. Cette fois, l’avertissement vient d’Autriche voisine. Son Parlement vote une loi menaçante sur les migrations et la quasi-abolition du droit d’asile. L’Italien Matteo Renzi et d’autres s’inquiètent. Voyez le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Cette inquiétude, en Autriche, coïncide avec une élection présidentielle à risque. Pour la finale du 22 mai, Norbert Hofer (FPÖ, droite xénophobe) devance Alexander Van der Bellen (Vert). Sociaux-démocrates et chrétiens-conservateurs sont battus. Gare !

 

Toute la construction européenne se fissure. Sont ébranlés les accords Schengen-Dublin (frontières, asile), la libre-circulation des personnes. Plusieurs Etats ferment leurs frontières pour des périodes plus ou moins longues. A l’Est, certains prennent des mesures contraires à l’Etat de droit (ex : Hongrie, Pologne). Ce 23 juin, la Grande-Bretagne de David Cameron vote sur son maintien ou non dans l’Union. Là aussi, l’immigration divise. Face au péril de dislocation, l’Américain Barack Obama est l’un des plus ardents à recommander aux Européens la poursuite de l’intégration. C’est dire.

 

Mais l’Union européenne de Jean-Claude Juncker est debout. Depuis ses débuts (1951, 1957), elle sait se redresser. Pour la Suisse de Johann Schneider-Ammann, c’est toujours le premier partenaire. Elle précède encore les Etats-Unis d’Obama, la Chine de Xi Jinping ou la Russie de Poutine. Mieux vaut ne pas lâcher prise.