Pouvoir paysan et cadeau fiscal. Parmelin, Maurer, Ritter, Bourgeois. Crise?

 

Guy Parmelin ! Les soucis du premier Conseiller fédéral UDC vaudois menacent-ils le pouvoir paysan suisse ? Sa non-récusation dans une affaire agricole et fiscale lui joue-t-il des tours ? Ce pouvoir compte parmi les plus influents. Le Saint-Gallois Markus Ritter et le Fribourgeois Jacques Bourgeois – président et directeur de l’Union suisse des paysans – en sont des voix éminentes. L’un est PDC, l’autre libéral-radical. Au Parlement, ce pouvoir perd rarement. Son influence remonte haut. Elle naît du lien étroit entre Défense et Agriculture. La 2e Guerre mondiale et le plan de Friedrich Traugott Wahen y prennent une place immense. Etonnamment, cette influence se maintient malgré le recul de la population agricole (environ 3%). Les paysans savent toujours se faire écouter.

 

Au Conseil fédéral aussi, cette influence paysanne est forte. Les UDC Guy Parmelin et Ueli Maurer en sont des symboles visibles. Chef de la Défense, le Vaudois Parmelin est paysan-vigneron. Chef des Finances, le Zurichois Maurer dirigera longtemps l’Association des agriculteurs de son canton. A 2 sur 7, ils sont mieux placés pour veiller aux intérêts paysans. Et puis, ce pouvoir est diversifié. Le PDC Markus Ritter et le libéral-radical Jacques Bourgeois viennent de partis concurrents. Enfin, le virage à droite – au Conseil national plus qu’au Conseil des Etats – favorise la cause paysanne.

 

Question : le geste fiscal de Guy Parmelin – jugé favorable à sa famille aussi – infligera-t-il un coup d’arrêt à cette influence paysanne. Si oui, sera-t-il durable ? Les prochains débats agricoles et fiscaux le diront. Le pouvoir paysan affronte une drôle de crise.