Congé-paternité – enfin ? Le syndicat « Travail.Suisse » et d’autres acteurs lancent une initiative pour 20 jours de congé paternité. Les Allocations pour perte de gain financeront. Ces 20 jours seraient pris dans l’année qui suit la naissance. On trouve parmi ces acteurs Adrian Wüthrich et Linda Rosenkranz (Travail.Suisse), Clivia Koch (Alliance F), Laurent Wehrli (Pro Familia), Arno Kerst (Syndicat Syna), Stefan Müller-Altermatt (Syndicat Transfair). Des sondages sont favorables. Alain Berset, chef socialiste de l’Intérieur, est une figure-clé.
Mieux ! Un congé-paternité serait un moyen efficace de lutter contre la pauvreté, d’amortir le « virage à droite » de la Suisse, de répondre à l’initiative « Revenu inconditionnel » du 5 juin. La bonne santé des finances fédérales y aiderait. La Commission fédérale pour les questions féminines – présidée par Yvonne Schärli – suggère même un congé rémunéré de 24 semaines pour mères et pères (21 avril). Un congé-parental se dessine (« Neue Zürcher Zeitung » du 4 mai). Déjà, des entreprises privées et des administrations publiques prennent les devants. Les idées fusent.
Mais la résistance s’annonce acharnée. Le Conseil fédéral, longtemps, n’y voit pas une priorité. La majorité de droite du Conseil national refuse la prudente version à 2 semaines du PDC grison Martin Candinas (97 à 90, 27 avril). Cette Chambre n’appuie pas l’inscription du congé-paternité dans le Programme de Législature 2015-2019. Il faudra plus d’un demi-siècle de combats pour le congé-maternité de 2004. Selon certains, les soucis de l’AVS, du 2e pilier et des caisses de pension viennent avant. Bagarre.