Sous tutelle, La Poste, les CFF, Swisscom? Trompeuse, l’initiative? En lutte, Leuthard!

 

Curieuse, l’initiative « En faveur du service public » ? Ce 5 juin, elle peut gagner. Ce serait la 23e. Des sondages lui sont favorables. Le Parlement était hostile, mais les ralliements se multiplient. Cela dit, le texte n’est pas immédiatement clair. Pour trouver les intentions concrètes des initiateurs (des groupes de consommateurs), il faut consulter leurs déclarations. Ainsi, ils visent La Poste, les CFF et Swisscom, dénoncent le déclin de prestations (ex : les boîtes aux lettres), certains tarifs, les bénéfices. C’est hors-texte qu’ils veulent empêcher les chefs de gagner plus qu’un Conseiller fédéral. Gare !

 

Trompeuse ? Pas forcément. Le texte de l’initiative cible des entreprises « qui accomplissent des tâches légales » pour la Confédération, que cette Confédération « contrôle directement ou indirectement ». Ne sont pas cités : Ruag (armement), Skyguide (contrôle aérien), la Suva (assurance-accident), la SSR (la redevance radio-télévision est collectée par Billag, filiale de Swisscom). Sont exclus : le « but lucratif », l’ « objectif fiscal », le « subventionnement croisé ». Sont exigés : la « transparence des coûts », « un emploi transparent des recettes ». Surtout : salaires et honoraires ne dépasseront pas ceux de l’administration fédérale. Point sensible.

 

Bref, l’application de l’initiative – si elle est acceptée le 5 juin – s’annonce instructive. Que redoutent les opposants ? Que La Poste, les CFF et Swisscom peinent à engager du personnel compétent. Que la caisse fédérale y perde. Que l’arrière-pays soit délaissé. Et ce n’est pas tout. Doris Leuthard, cheffe des Transports et Communications, lutte.