Van der Bellen, sursaut vert. Hofer, percée populiste. Modèle, la Suisse?

 

Alexander Van der Bellen ! Le premier président vert d’Autriche triomphe par 50,3% des voix. Pour des partis écologistes sur la défensive, c’est un fameux sursaut. Norbert Hofer ! Son rival populiste (fpö) en réunit 49,7%. Avec lui, les forces populistes, isolationnistes ou xénophobes signent une percée. Elle confirme leurs succès ailleurs en Europe. A l’Ouest : la famille Le Pen en France (FN), Frauke Petry en Allemagne (AFD), Geert Wilders aux Pays-Bas (PVV) ou Nigel Farage en Grande-Bretagne (UKIP) en fournissent des versions. A l’Est : la Hongrie, la Pologne ou la Slovaquie en offrent d’autres. L’Union européenne (UE) frémit.

 

Troublant ? Ces forces, souvent, admirent la Suisse. Elle-même contribue au mouvement. En gros, l’UDC de Christoph Blocher attire la même clientèle et défend des thèses voisines. En 2015, elle fait 29,4% des voix (un sommet depuis 1919). Au Conseil fédéral, elle retrouve 2 élus sur 7 (Ueli Maurer, Guy Parmelin). Ils y gouvernent avec 2 libéraux-radicaux (Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter), une PDC (Doris Leuthard) et 2 socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). Harmonie menacée ? A voir.

 

D’Europe, il vient aussi des signaux forts. L’élection du travailliste Sadiq Khan comme premier maire de Londres aux racines pakistanaises et musulmanes en est un. Lui-même, ce 23 juin, votera le maintien de la Grande-Bretagne du conservateur David Cameron dans l’UE. Des sondages sont bons. L’Allemagne de la chrétienne-démocrate Angela Merkel, avec d’autres, donne de l’espoir. Enfin, l’Union européenne de Jean-Claude Junker résiste.