Gothard. Europe troublée. Juncker, Schulz et Tusk boudeurs. Salvioni boudé.

Absents, Jean-Claude Juncker, Martin Schulz et Donald Tusk ! Trois « grands » de l’Union européenne renoncent à participer, début juin, à l’inauguration du tunnel ferroviaire de base du Gothard (« NZZ am Sonntag », 29 mai). Le Luxembourgeois Juncker pilote la Commission européenne, l’Allemand Schulz le Parlement, le Polonais Tusk le Conseil. Pour le moment, François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi – pour la France, l’Allemagne et l’Italie – maintiendraient leur venue. On retient son souffle.

 

Car c’est pour la Suisse et l’Europe que sont percés les nouveaux Gothard et Lötschberg. Or, ces désistements surgissent au moment où les relations Suisse-Union se crispent. L’application de l’initiative UDC de 2014 « contre l’immigration de masse » divise en Suisse aussi (contingents, clause de sauvegarde, initiative Rasa, répétition du vote de 2014, etc.). A l’UDC, Christoph Blocher et Magdalena Martullo-Blocher, père et fille, divergeraient (« SonntagsZeitung », « Schweiz am Sonntag », « Le Matin Dimanche », 29 mai). Le vote britannique du 23 juin sur l’Europe ajoute au suspense. Alors ? Que cachent ces désistements ? Juncker, Schulz et Tusk refusent-ils de considérer Gothard et Lötschberg comme une contribution suisse à un large accord Suisse-Europe ? Confirment-ils ainsi leur ligne « dure » ?

 

Sergio Salvioni ! L’un des vrais pionniers des nouveaux Gothard et Lötschberg, c’est lui. Dès 1984, ce radical tessinois dépose une motion décisive. Si Leon Schlumpf n’y croit guère, Adolf Ogi fonce. Bizarrement, Salvioni ne serait pas invité aux fêtes du Gothard (« Schweiz am Sonntag », 29 mai). Faux-pas ?