Gothard – Lötschberg ! Les nouveaux tunnels ferroviaires de base fortifient-ils le lien entre Suisses ? Sûr : aucun des 26 cantons, aucune des 4 régions linguistiques ne fait mine de quitter l’Etat fédéral. Rien ne ressemble vraiment aux fissures de la 1ère Guerre mondiale (Alémaniques contre Romands) ou, plus haut, aux cassures du Sonderbund (radicaux contre conservateurs). Rien ne se compare non plus aux séparatistes flamands en Belgique, catalans en Espagne ou écossais en Grande-Bretagne. Pas de danger ?
Car le risque de séparation – dans cette Suisse diversifiée – n’est jamais totalement écarté. Voyez l’actuelle composition du Conseil fédéral. Des régions entières en sont absentes. Suisse italienne et Suisse centrale ? Le nouveau Gothard leur apporte une compensation bienvenue. C’est surtout vrai pour un Tessin travaillé par la Ligue de Norman Gobbi, Flavio Maspoli et Giuliano Bignasca (tous deux décédés, mais très présents). Suisse orientale ? Là, le bénéfice est moins net. Aujourd’hui, l’Ouest et le Nord prennent toute la place. C’est-à-dire : Vaud (Guy Parmelin), Neuchâtel (Didier Burkhalter), Fribourg (Alain Berset), Berne (Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann), Argovie (Doris Leuthard), Zurich (Ueli Maurer). Déséquilibre.
Bref, dans ces nouvelles percées Lötschberg-Gothard (2007, 2016), on retrouve la « patte » de l’ex-Conseiller fédéral UDC Adolf Ogi et d’autres pionniers. Peu de Sages insistent avec autant de ferveur sur le nécessaire resserrement du lien entre Suisses des 4 langues et des 26 cantons. Une leçon inoubliable.