Gothard-Lötschberg – le contrepoison? Blocher et les isolationnistes – en échec?

 

Heureusement, il y a les transversales ferroviaires à travers la Suisse. C’est l’un des contrepoisons les plus efficaces à l’UDC de Christoph Blocher et aux isolationnistes. Les premiers tunnels du Gothard (1882), du Simplon (1906) et du Lötschberg (1913) ouvrent la piste. Les nouvelles percées du Lötschberg (2007) et du Gothard (2016) en forment l’audacieuse extension. Entre-temps, les tunnels routiers du Grand-Saint-Bernard (1964), du San Bernardino (1967) et du Gothard (1er tube en 1980, 2e tube décidé en 2016) complètent l’offre. Les insuccès sont plutôt rares. Bref, Sergio Salvioni, Adolf Ogi, Moritz Leuenberger et les autres pionniers tapent juste.

 

Car les isolationnistes sont puissants. Ils se confondent parfois avec les partisans d’une Suisse neutre. En 1515, la défaite de Marignan face à François 1er est un déclic. En 1815, le Congrès de Vienne en produit un autre. La Suisse sort d’une occupation française unique. Prusse, Autriche, Russie et Grande-Bretagne, vainqueurs de Napoléon, aident. D’autres guerres consolident la tendance. Même la fin de la Guerre froide, en 1989, l’affaiblit peu. On y voit des ouvertures (adhésion au FMI, à la Banque mondiale, à ONU, accords avec l’Europe) comme des fermetures (non à l’Espace économique européen, oui à l’initiative « contre l’immigration de masse »). Aujourd’hui, l’UDC blochérienne symbolise cette résistance.

 

Les isolationnistes font aussi face aux adeptes de relations internationales libéralisées (économie, finances, etc), d’une coopération accrue avec le monde. Leur marge de manœuvre, peut-être, diminue. Le duo Gothard-Lötschberg, c’est aussi une revanche.