Escher et Favre: ombres. Salvioni, Ogi, Leuenberger, Leuthard: lumières.

 

Gothard 1882 ! Gothard 2016 ! Il y a du mieux d’un tunnel ferroviaire à l’autre. En 1882, l’ambiance est mitigée. L’ingénieur genevois Louis Favre et le promoteur zurichois Alfred Escher connaissent une fin rugueuse. La construction est perturbée. Le financement – allemand et italien, avant tout – souffre. En 1879, Favre meurt. Ses héritiers feront l’objet de poursuites financières. Dès 1878, Escher, malade, démissionne de la présidence. En 1880, il n’est pas convié à la fin du forage. En 1882, à l’inauguration, il doit décliner l’invitation. A fin 1882, il disparaît à son tour. Aujourd’hui, Escher et Favre sont perçus comme des pionniers. Les CFF, nationalisés en 1902, sont aussi leurs enfants. Figures fortes.

 

Juin 2016 ? Presque tout est mieux. Le Conseil fédéral inaugure au complet. La plupart des promoteurs vivent. L’initiateur au Parlement Sergio Salvioni (radical tessinois, que certains négligent). Les chefs successifs du chantier Adolf Ogi (UDC bernois), Moritz Leuenberger (socialiste zurichois), Doris Leuthard (PDC argovienne). L’Europe, avec l’Allemande Angela Merkel, le Français François Hollande et l’Italien Matteo Renzi, vient en force. Certes, certains regrettent les absences des chefs de l’Union européenne Jean-Claude Juncker, Martin Schulz, Donald Tusk. Mais il y a du progrès.

 

Encore mieux ! Le Conseil national a la bonne idée d’approuver – après la Conseil des Etats – le principe d’un échange d’informations fiscales et bancaires entre la Suisse et l’Union. Ces gestes suffiront-ils à surmonter les blocages ? A voir.