Inouïs, la réforme du secret bancaire et l’échange international de données fiscales ! A leur tour, l’OCDE et le Forum mondial sur la transparence saluent la Suisse. Curiosité : ce sont des Conseillers fédéraux « bourgeois » qui, dès 2009, négocient ce revirement historique. Il s’agit des ministres successifs des Finances : Hans-Rudolf Merz (libéral-radical), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), Ueli Maurer (UDC). Curieux, vraiment.
Car c’est plutôt la gauche qui réclame plus de transparence fiscale et bancaire. Avec des succès inégaux. Certes, des révisions permettent de lever le secret bancaire pour certains crimes et délits (escroquerie fiscale, crime organisé, blanchiment d’argent, délit d’initié, etc). Mais, en 1984, une initiative socialiste pour moins de secret bancaire est balayée. Par ailleurs, le secret bancaire « intérieur suisse » est protégé. Cela dit, la gauche du socialiste Christian Levrat ou de la Verte Regula Rytz marque des points.
Des acteurs « de droite » qui pilotent des réformes « de gauche » ? Voyez ces précédents. En 1947, le radical Walther Stampfli fait triompher l’AVS. Dès 1989 (fin de la Guerre froide), des ministres « bourgeois » font maigrir l’armée (Armée 95, Armée XXI, Développement de l’armée DEVA, etc). Le radical Kaspar Villiger. Puis, les UDC Adolf Ogi, Samuel Schmid (passé au PBD), Ueli Maurer, aujourd’hui Guy Parmelin. Or, ces réformes répondent à des vœux « de gauche ». La scène internationale y pousse. Bref, le « virage à droite » de la politique suisse serait relativisé. Christian Levrat, Regula Rytz et leurs amis n’ont pas dit leur dernier mot.