Suisse 2016 ! Affiche-t-elle plus de repli que d’ouverture ? La Fête du 1er Août, pour ses 125 ans, donne des signaux contraires. Le durcissement de la naturalisation, prévu en 2018, en est un. Pour le passeport, il faudra un permis C. Les porteurs du permis B – 650.000 personnes – n’y auraient plus droit. Du coup, le Parti socialiste suisse – champion de l’ouverture – lance une campagne auprès des permis B pour qu’ils profitent du délai. Ses figures de proue se font conseillers en naturalisation. Christian Levrat, Roger Nordmann, Ada Marra, Cesla Amarelle, Valérie Piller Carrard, Jean-François Steiert, Mathias Reynard, Jean Christophe Schwaab, d’autres. Audace ?
Ce durcissement de la naturalisation coïncide avec les blocages Suisse – Union européenne. Une régression menace. L’initiative UDC « contre l’immigration de masse » de 2014 met en péril la libre-circulation des personnes. D’autres accords sont en danger. Christoph Blocher – dont le message couvre les médias – marque des points. Mais voyez la popularité du 1er Août, du Drapeau suisse ou même du Cantique suisse (polémique sur la nouvelle strophe comprise). Repli ? Ouverture ? Ce patriotisme est multiple.
Vrai : l’ouverture passe par un dur moment. Mais le repli n’est pas sûr. Ecoutez, au Grütli, l’ex-Procureure Carla del Ponte. Suivez, aux « Jeux de Tell » d’Interlaken, ces acteurs d’Erythrée. Entendez, sur le terrain ou ailleurs, le contraste entre le Conseiller fédéral blochérien Ueli Maurer et ses collègues Johann Schneider-Ammann (président 2016), Didier Burkhalter, Doris Leuthard, Simonetta Sommaruga, Alain Berset et même Guy Parmelin. Qui aura le dernier mot ?