Suisse italienne brillante. Locarno-Solari-Chatrian. Les Gothards. Et le Conseil fédéral?

 

La Suisse italienne brille comme jamais. Le Festival international du film de Locarno – piloté par le Tessinois Marco Solari et l’Italien Carlo Chatrian – flambe. Alain Berset, Conseiller fédéral de la Culture, s’y plonge. Un second tube routier au Gothard est approuvé en vote populaire. Le nouveau tunnel ferroviaire de base – 57 km, le plus long du monde – est inauguré avec éclat (mise en service officielle le 11 décembre). Sergio Salvioni, Adolf Ogi, Moritz Leuenberger et Doris Leuthard en sont quelques-uns des héros.

 

Sérieuse lacune : il manque, depuis le retrait de Flavio Cotti en 1999, un Conseiller fédéral de langue italienne. On en compte 7 sur 116 depuis 1848. Norman Gobbi (Ligue des Tessinois) y est coiffé par Guy Parmelin (UDC Vaud). Parmi les papables, on évoque Ignazio Cassis (chef du groupe parlementaire libéral-radical), Filippo Lombardi (chef du groupe PDC), Christian Vitta (Conseiller d’Etat libéral-radical). Parmi d’autres figures italophones, on cite Mauro Dell’Ambrogio (Secrétaire d’Etat, Formation, Recherche, Innovation), Jörg De Bernardi (nouveau Vice-Chancelier). On en voudrait plus.

 

Tout compte fait, la Suisse italienne d’aujourd’hui – Tessin, vallées grisonnes, italophones – est donc loin de disparaître des écrans. Dans le « match des langues » qui fait rage dans une partie de la Suisse, c’est l‘une des régions où l’on maîtrise le mieux les langues nationales. Certes, la Suisse italienne est plus isolationniste que naguère. Ses votes sur l’Europe, la politique étrangère ou l’immigration deviennent plus durs. Cette Suisse italienne est moins prévisible, peut-être plus rugueuse.