Lutte contre la pauvreté en Suisse : des signaux contraires s’entrechoquent. Et d’un, une personne sur quatre ayant droit à l’aide sociale y renoncerait. Beaucoup de gens auraient des scrupules à la réclamer. Et de deux, des acteurs multicolore lanceraient une initiative pour faire baisser les prix en Helvétie (très supérieurs aux prix dans d’autres pays). On y trouve, par exemple, le socialiste bernois Rudolf Strahm (ex-Surveillant des prix), l’UDC schaffhousois Hannes Germann, le radical appenzellois Hans Altherr, des consommateurs, des associations et entreprises industrielles (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 16 août). Le front est large.
D’autres foncent. Alain Berset, Conseiller fédéral socialiste, lance dès 2012 un programme de 5 ans doté de 9 millions de francs. Lui met l’accent sur la formation, l’obtention de diplômes, les jeunes socialement défavorisés. Hugo Fasel, directeur de Caritas et chrétien-social fribourgeois, décrète une aide urgente aux familles monoparentales. Pour l’Office fédéral de la Statistique, les pauvres seraient 600.000 en Suisse (7,9% en 2010), pour Caritas, entre 700.000 et 900.000. Pays riche ?
Ce combat connaît des hauts et des bas. Le destin de la prévoyance vieillesse d’Alain Berset – AVS et prévoyance professionnelle – est incertain. La percée d’un congé parental – ou de paternité – se heurte à des oppositions. Le 5 juin, peuple et cantons rejettent nettement l’initiative « Pour un revenu inconditionnel ». Les assurances maladie, invalidité, chômage ou maternité, avec d’autres, sont à consolider. Ce combat continue.