Immigration-asile : qui donne le ton au Conseil fédéral ? Ils sont au moins 4 Sages à traiter le dossier le plus sensible de la politique suisse. A Justice et Police, la socialiste Simonetta Sommaruga tient les Migrations. Face à l’UDC isolationniste, elle gagne deux fois (étrangers criminels le 28 février ; loi sur l’asile le 5 juin). Aux Affaires étrangères, le libéral-radical Didier Burkhalter gère les répercussions internationales (libre-circulation des personnes avec l’Europe comprise). Mais les deux UDC ont de gros outils. Ueli Maurer pilote Finances et Gardes-Frontière, Guy Parmelin Armée et Sécurité. Les 3 autres – le libéral-radical Johann Schneider-Ammann (président 2016), la PDC Doris Leuthard, le socialiste Alain Berset – arbitrent. Certains blocages à Côme/Chiasso en donnent une image.
Ueli Maurer, surtout depuis son arrivée aux Finances, parle fort. Sur l’asile, ses affirmations ne sont pas toujours en harmonie avec ses collègues. On le vérifie avec Didier Burkhalter (sur l’entrée et le transit à travers la Suisse) comme avec Simonetta Sommaruga (sur certains chiffres touchant l’asile). Maurer et Parmelin relancent l’idée d’une armée aux frontières. Bref, on retrouve au Conseil fédéral les fronts vus au Parlement et dans la population. L’asile comme l’immigration avec l’Europe en fournissent des indices. Brûlants ?
Attention ! Le camp Maurer-Parmelin – qui est celui de Christoph Blocher – reste capable de gagner. Avec le « virage à droite » des élections 2015, sa force de frappe grandit. Asile et immigration sont toujours – avec l’Europe – le champ de bataille roi.