Touristes, carnavals, casseurs. Burqa non: les pièges. Sommaruga, Berset: au front.

 

Interdits en Suisse, la burqa, le niqab et le voile intégral en public ! Tout y pousse. Les sondages (71% de oui – Tamedia). La Cour européenne des droits de l’homme (dès 2014). Le Tessin (dès 2013). L’initiative anti-minarets (dès 2009). Eglises protestantes et Conférence des évêques étudient (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 29 août). Les droits de la femme prendraient donc le dessus. Le Parlement, lui, doute. Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission anti-racisme, aussi (« Tribune de Genève » et « 24 Heures », 30 août). Avec la nouvelle initiative UDC, l’interdiction dans la Constitution guette. Simonetta Sommaruga (Justice et Police) et Alain Berset (Intérieur et Culture) pourraient monter au front.

 

Attention ! L’application de l’initiative pourrait réserver des pièges. Comment les forces de l’ordre s’y prendront-elles avec les rares contrevenantes (souvent des touristes du Proche Orient) ? Le Tessin (dès le 1er juillet) et des pays étrangers fourniront des informations. Que fera-t-on lors de carnavals et d’autres fêtes où les participants sortent masqués. Il y a le cas – sérieux – des manifestations politiques où se faufilent des casseurs encagoulés. Les polices trouveront-elles dans l’interdiction une aide efficace ? Ce pourrait être, dans la campagne, un point décisif.

 

Le mieux serait d’enlever à l’interdiction sa couleur confessionnelle. Ce n’est pas gagné. Car l’initiative anti-minarets de 2009 est très confessionnelle. Elle évoque fortement les articles visant jésuites, couvents ou évêchés (abolis en 1973 et 2001). Ou les limitations à l’établissement des juifs (supprimées en 1866). Fâcheux ?