Y a-t-il en Suisse un « isolationnisme de gauche » ? Et d’un : plusieurs groupes mènent une campagne ardente contre deux projets d’accords internationaux « à problèmes ». Ce sont le Traité de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis TTIP (auquel la Suisse serait associée) et l’Accord sur le commerce des services TISA (où la Suisse négocie depuis 2012). Le socialiste genevois Carlo Sommaruga, le Syndicat des Services Publics (SSP) et une vingtaine d’organisations figurent parmi les opposants. Ils reprochent à ces projets des atteintes aux services publics, des mécanismes d’arbitrage opaques, un contrôle démocratique insuffisant. D’autres craignent pour l’agriculture. Protectionniste, la campagne ?http://visualcage.ru
Et de deux : 80 organisations en gros déposent une initiative pour des sociétés multinationales suisses responsables. Filiales et sous-traitants inclus. Droits humains et environnement sont au coeur. Des tribunaux pourraient être saisis. Les principes de l’initiative sont conformes aux directives de l’ONU. On découvre parmi les initiateurs le libéral-radical tessinois Dick Marty, Amnesty International de Manon Schick, Alliance Sud, le WWF, Greenpeace, l’Union syndicale suisse, Unia, Swissaid, Uniterre, d’autres. La Suisse est riche en multinationales d’influence planétaire. Dissuasive, l’initiative ?
Alors ? Isolationnisme de gauche ? Beaucoup y verront plutôt de nécessaires précautions face aux excès de la mondialisation. A ne pas confondre donc avec l’isolationnisme façon UDC – Christoph Blocher. Pour le président Johann Schneider-Ammann et le Conseil fédéral, il y a de la marge.