500 ans ! La Réforme protestante de Martin Luther en 1517 célèbre son anniversaire avec une année d’avance. Evénement inouï, le pape catholique François lui rend hommage en Suède luthérienne. Fait remarquable, le Conseiller fédéral Alain Berset – catholique et socialiste – représente la Suisse officielle ce 3 novembre aux festivités de la Genève calviniste. En Suisse, les versions d’Ulrich Zwingli (1519) et Jean Calvin (1536) de la Réforme dominent. Il n’empêche. Les chocs frontaux de naguère ne sont plus ce qu’ils étaient.
Oui, les relations entre protestants et catholiques changent. Certains en redoutent de l’indifférence. Les catholiques seraient en tête (38%, Office fédéral de la Statistique, 2014). Suivraient les évangéliques réformés (26,2%), les orthodoxes (2,2%), d’autres groupes chrétiens (pourcentages divers), les « sans-confession » (22,2%), l’Islam (5%), le Judaïsme (0,2%), d’autres encore. Au Conseil fédéral, 4 protestants (Maurer, Burkhalter, Schneider-Ammann, Parmelin) gouvernent avec 2 catholiques (Leuthard, Berset) et une « sans-confession » (Sommaruga). Ce clivage est désormais peu visible.
Aujourd’hui, la plupart des restrictions imposées à des groupes religieux sont abolies. En 1866, les Juifs obtiennent la liberté d’établissement. En 1973 et 2001, les articles visant les jésuites, les couvents et les évêchés sont supprimés. Mais, en 2009, une majorité impose l’interdiction de nouveaux minarets. Le port du voile intégral est mis en cause (initiative acceptée au Tessin en 2013, initiative fédérale lancée). Luther, Zwingli, Calvin et leurs combats paraissent lointains. D’autres duretés prennent-elles la place ? Gare !