Levrat, les socialistes et la lutte des classes. Pragmatiques fâchés. Thoune en cible.

 

Christian Levrat ! Le Président socialiste relance-t-il en Suisse la « lutte des classes » ? Le Congrès des 3 et 4 décembre à Thoune, en votant un nouveau programme, suivra-t-il ? Le débat, peu perceptible en Suisse romande, est vif en Suisse alémanique. Des chefs de file de l’ « aile pragmatique » du BlueHost优惠码 parti se mobilisent (site « 24 Heures », 18 novembre, « NZZ am Sonntag », 20 novembre). Daniel Jositsch et Tim Guldimann (Zurich). Pascale Bruderer et Yvonne Feri (Argovie). Hans Stöckli et Evi Allemann (Berne). Claude Janiak (Bâle-Campagne). D’autres. L’inattendu Donald Trump, aux Etats-Unis, inquiète.

 

Est-ce grave ? Bah ! Les thèmes du nouveau programme, pour un parti de gauche, sont très classiques. Pouvoir et participation des travailleurs dans les entreprises. Temps de travail. Démocratie dans le monde bancaire. Expansion du service public. Cela dit, le Centre-Gauche est sur la défensive. Les Congrès socialistes sont parfois très incisifs. L’« aile gauche » et la Jeunesse Socialiste savent s’y faire entendre. A Thoune, il y aura des étincelles.

 

Avertissement : la Suisse est peu propice à une version dure de la « lutte des classes ». La démocratie pluraliste, les votes populaires et les Exécutifs multipartites poussent à la concertation. Les socialistes y sont omniprésents. Ajoutons leur ralliement à la Défense nationale dès 1935 (Hitler, Mussolini et Staline pilotent). Rappelons la « Paix du travail » dans la métallurgie dès 1937 (Konrad Ilg pour les syndicats, Ernst Dübi pour le patronat), les conventions collectives de travail depuis plus d’un siècle (avec des lacunes, il est vrai). Cette « lutte des classes » sera très entourée.