Qui résiste au « virage à droite » ? Même le parti socialiste du président Christian Levrat en frémit. Son aile « pragmatique », mise en minorité au Congrès de Thoune, lutte. Elle est alémanique. L’Argovienne Pascale Bruderer et le Zurichois Daniel Jositsch, Conseillers aux Etats, la pilotent. Elle rappelle le « Manifeste du Gurten » de 2001. La future Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga (promotrice des consommateurs) et le professeur Wolf Linder en font partie. Certains invoquent alors l’Allemand Gerhard Schröder ou le Britannique Tony Blair. Cela dit, la ligne « de gauche » du parti suisse – défendue par Levrat – domine.
Ce « virage à droite » est conquérant au Parti démocrate-chrétien. La transmission de la présidence du « centriste » Christophe Darbellay au « droitier » Gerhard Pfister est un signe. Avant, le passage de témoin – au groupe parlementaire – entre Urs Schwaller et Filippo Lombardi le laisse pressentir. Toute coopération accrue avec d’autres « centristes » – PBD, Verts libéraux – est suspendue. Pfister leur préfère un front « de droite » animé par les libéraux-radicaux de Petra Gössi et l’UDC d’Albert Rösti. Tournant.
Attention ! Ces acteurs restent rivaux. D’ailleurs, l’UDC a déjà pris au PDC comme aux libéraux-radicaux une partie de leur « droite ». Sur l’immigration, le PDC Pfister se rapproche un moment de l’UDC, mais s’éloigne des libéraux-radicaux (qui s’allient aux socialistes). Sur la sortie lente de l’énergie nucléaire, le fossé est béant. Sur les primes maladie des jeunes, on avance. Mais le ton change sur les dépenses publiques (voyez le budget 2017) ou d’autres thèmes. Rien n’est dit.